Les murailles de Jéricho


YHVH dit à Josué: ‘Toi et tes hommes de guerre, marchez autour de la ville et faites-en une fois le tour. Faites ainsi chaque jour, pendant six jours. Prenez l’Arche avec vous. Sept prêtres marcheront en avant d’elle et sonneront du cor.’

‘Le septième jour, vous ferez sept fois le tour de la ville. Puis sonnez longuement du cor et faites pousser un formidable cri de guerre. Et les murailles s’écrouleront sur place!’

Pour approcher la symbolique de ce passage biblique, qui nous semble-t-il, évoque le Cœur et la Voie cardiaque, voici trois petits textes venus "par hasard" danser ensemble. 

Vers la Relation Intime... de soi à soi, de soi à l'autre... 

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- Maître, je suis maintenant devenu incroyablement fort, car j’ai construit une armure émotionnelle et sociale qu’aucune attaque ne peut entamer. Plus personne ne peut vraiment m’atteindre.

- Tu es donc devenu expert en stratégies de sauvegarde de ton ego. Tu as donc encore très peur.

- Mais il faut être fort tout de même dans ce monde !

- N'est pas fort celui qui s’entoure de ses remparts, mais celui qui les a détruits (de même qu'il a déposé ses carapaces et boucliers). Celui qui a entrepris la déconstruction des cachots où rampent ses vices, et des temples qu’il a bâtis pour ses vertus.

- Mais alors sans remparts, ni armure, nous devenons perméables à la malveillance des autres !

- Il n’y a pas réellement de malveillance, mais uniquement des blessures que chacun exprime, dont les peurs et la souffrance sont les symptômes. Aussi ce sont tes blessures, qui nécessitent la construction de remparts, qui auront pour principale conséquence de t’éviter la résolution de celles-ci.

Tu es devenu non seulement imperméable à ce que tu appelles malveillance et attaques, mais à tout ce dont ce cloisonnement égotique te prive : A la beauté de ta souffrance, et de tes peurs. A ta relation avec elles, et a ta capacité de leur sourire, de les accepter, et de t’aimer pour les transmuter. 

Stephan Schillinger
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Un cœur sans rempart

Il est si simple cet abandon, ce consentement: dire "oui " à ce qui est.

Il est si difficile.

Cet infime basculement intime.

C'est parfois l'épuisement qui nous fait déposer d'un coup le fardeau de nos refus. On sait soudain qu'on ne fera plus un seul pas avec cette colère sur le dos.

C'est parfois le désespoir qui nous donne le courage

d'enfin lâcher la corde qui nous torture au-dessus du sol.

Le désespoir qui nous accule à l'inconnu plutôt qu'à l'impasse de ce supplice.

Et, parfois, c'est l'éblouissement d'une Présence.

Il y a quelqu'un.

Il y a quelqu'un et d'un coup nous embrassons la vie tout entière... Il y a quelqu'un et d'un coup nous voyons qu'il n'y a aucune autre façon de l'embrasser, que tout entière, qu'on s'épuisait en vain à l'aimer par petits bouts.

De ces épousailles jaillissent des fleuves qui nous parcourent le coeur de part en part, riant de nos frontières, balayant nos peurs, inondant nos déserts.

Nous regardons et partout c'est de la vie.

Partout c'est l'aube.

Partout des commencements...

Marie Laure Choplin
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Ah, ce besoin d'être reconnu et respecté par les autres ! Ce besoin de prouver sa valeur, d'être aimé, admiré pour soi-même, d'avoir pleinement sa place... Ce sentiment, si courant dans le psychisme humain, a pour origine la séparation avec la Source de vie. La souffrance, généralement inconsciente, de se sentir "séparé" conduit à une insécurité qui génère de la peur. Cette peur devient le moteur des actes et des paroles sans bienveillance, dans un monde de "chacun pour soi", où l'amour est étranger. Derrière la plupart des actes de violence, que celle-ci soit physique ou verbale, se cache un sentiment de peur et d'insécurité, dans l'ignorance totale de l'aspiration de l'âme.
C'est cette peur profonde qui suscite en nous le besoin de prendre le pouvoir, d'être le plus fort, d'une façon ou d'une autre, afin que nul ne puisse nous nuire.

[...]

Ouvrir la porte au Serpent d'or pour qu'il puisse se redresser demande l'offrande de tout notre être à la force de vie, l'offrande de nos paquets de mémoire et de nos conditionnements, l'offrande de nos désirs, l'offrande de nos peurs, ainsi qu'une immense honnêteté vis-à-vis de ce qui nous anime et nous motive. C'est un choix sans cesse renouvelé qui nous amène à la découverte de nous-même, de nos fonctionnements intimes, pour transmuter le psychisme de l'ancien monde en amour, et pour que notre feu soit mis au service de la Vie.

Marie Elia

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