Baptême par l'Eau


Le baptême d'eau est un rite de purification symbolisant la nouvelle vie du croyant chrétien. Il symbolise la mort par noyade du baptisé dans son ancienne vie et sa deuxième naissance dans une nouvelle. Il s'agit d'un processus de régénération spirituelle par le Saint-Esprit après s'être repenti de ses péchés (nous entendons ici le péché dans son sens de "manquer la cible") et donc s'être réconcilié avec Dieu (avec le processus évolutif...) Le baptisé est alors appelé "enfant de Dieu".

C'est dans ce sens que le protestantisme traditionnel réserve le baptême aux adultes, qui peuvent conscientiser le rite. Lorsqu'il est réalisé littéralement à un nouveau-né, le baptême est davantage un moyen pour la communauté d'évoquer régulièrement ce mythe et pour le jeune baptisé, il s'agira de le confirmer à l'adolescence, souvent le jour de la Pentecôte... 

L'ancêtre du baptême chrétien pourrait se trouver dans le mikvé de la tradition juive où l'immersion représente l'engloutissement dans l'eau d'un corps qui a été touché par l'impur, dans le but de le purifier. Pour sortir de l'aspect moral de cette dialectique pur / impur, il s'agit de se référer à l'ésotérisme juif qui nous dit qu'est impur "ce qui tourne en rond" (ce qui n'évolue plus) alors qu'est pur "ce qui se remet en question" (ce qui évolue de nouveau). Autrement dit, il s'agirait de la différence entre un cercle qui se ferme et une spirale qui s'ouvre.

Or dans cette même tradition la Matière n'est autre que la Lumière elle-même dont la vibration a ralenti et qui s'est ainsi densifiée, sclérosée c'est-à-dire durcie, raidie, immobilisée. La purification en ce sens revient à réaliser le processus inverse, ascensionnel (c'est tout le propos du mythe christique) qui permet littéralement d'illuminer ou encore spiritualiser la matière.

Il est à noter que l'Homme, bien que déjà-né, a tendance sous l'effet de la "gravité" (qu'il faut entendre dans tous ses sens...) propre au monde de la matière, à suivre le même processus de durcissement jusqu'à même le "porter sur soi" dans sa posture physique et psychologique. Il tendrait finalement à se recroqueviller tel un foetus dans les eaux de la matrice maternelle. D'où l'idée de renaître une seconde fois, consciemment, afin de se redresser intérieurement tel le jeune enfant qui se verticalise pour marcher.

Le symbole de l'eau nous ramène également à la 13ème lettre hébraïque : Mem. Notons la symbolique du Nombre 13 : mort et renaissance. Sa valeur numérique est de 40 dont la symbolique se retrouve entre autre dans les 40 ans que passe le peuple hébreu (symbole de notre être) dans le désert (lieu de purification) avant la traversée du Jourdain et l'entrée en Terre Promise. Ces 40 années suivent la traversée de la Mer Rouge lors de la libération hors d'Egypte qui était synonyme d'arrêt, d'esclavage pour ce même peuple hébreu.

Enfin, remarquons que Jean le Baptiste choisit de réaliser le rite du baptême dans le Jourdain, Yarad en hébreu, qui signifie "aller vers le bas". Il semble que la symbolique ici reste d'inverser le processus justement, "d'aller vers le haut" par ce rite. A cette impulsion partant du bas répond alors le haut, par la descente sur l'initié de l'Esprit-Saint. Jean est alors cet être qui en "baptisant" conduit celui ou celle qui vient à lui à changer de direction.

"Moi je vous baptise d'eau [...] Lui, il vous baptisera du Saint-Esprit et de feu" (Mt 3:11)

Le baptême par le Feu suit donc le baptême par l'Eau. Cela est une autre histoire... mais remarquons juste pour conclure ici que "Ciel" en hébreu se dit "ShaMayim" dont la racine Shin-Mem fait référence aux éléments Feu et Eau. La direction (ShaM) "vers le bas" puis "vers le haut" de ces deux baptêmes est donc ici confirmée. Quant à la Terre ici-bas, sa racine contient le terme "impulsion", tel le noyé qui touchant le fond, y trouve de quoi impulser sa remontée vers la surface... à l'Air Libre !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire